Appuyer les ménages pour développer les moyens d’existence

Maro, Paris sara/Mme Moumi Berte et les membres de son groupement dans leur champ d'arrachide.Octobre 2013/FLM S. Dalou

Dans les communautés refugiées et autochtones de Maro, la FLM forme et appuie différents groupes de personnes à besoins spécifique (PBS)  afin de les encourager à participer à l’entreprenariat et aux activités économiques. Les activités appuyées, sont celles qui soutiennent l’économie des foyers, améliorent la sécurité alimentaire et augmentent la scolarisation de leurs enfants.

Dans la zone de Maro ce sont en tout 26 groupements de PBS qui ont été formés et nous avons pu rencontrer trois de ces groupes, le premier fabrique des pains, le deuxième cultive des terres et le dernier a des activités beaucoup plus diversifiées.

Mouni BERTE, une femme d’environ 30 ans, fait partie d’un groupe de femmes, organisé et formé par la FLM Tchad à Maro. Ce groupe fabrique des pains que les membres vendent au marché de Maro. Après avoir reçu des formations, ses membres mettent en commun leurs économies au PARSEC de Maro, une agence d’épargne et de crédits de la localité. Le groupe attend de recevoir un appui financier afin d’augmenter son capital. Mais les membres ont déjà pu, suite à la formation et aux conseils reçus,  commencer à mettre leur savoir en action. Grâce aux activités déjà réalisées, le groupe a pu financer les soins médicaux de leur présidente à hauteur de 40 000 FCFA (60 €). Cette dernière nous confie que sans le groupe, elle n’aurait jamais réussi à réunir une telle somme pour soigner sa fracture et aurait été handicapée.

Le deuxième groupe, Keresain, est composé de 13 femmes du village de Paris Sara. Les membres de ce groupe réalisent des activités agricoles et ont ouvert des petits étals. Cette année, le groupe a cultivé un demi-hectare d’arachide que les femmes ont décidé de stocker pour pouvoir le vendre au moment de l’entre saison lorsque l’arachide est plus rare sur le marché. Le groupe a un compte épargne au PARSEC qui est alimenté par les cotisations mensuelles des membres ainsi que de la vente des produits champêtres. Elles confient que les ressources générées leur permettent de soutenir leurs ménages dans une région où la plupart des hommes ne le font pas faute de moyens. La présidente explique que grâce à leur activité toutes les femmes du groupe peuvent envoyer leurs enfants à l’école.

Mme Dénénodji Rosalie est une refugiée centrafricaine de 38 ans. Elle a perdu son mari et vit avec ces sept enfants au camp de Belom à Maro. Elle est aussi présidente d’un groupement mixte de 10 personnes soutenu par la FLM Tchad. Elle explique que son groupe a reçu un crédit d’un montant de 300.000 FCFA (450 €) pour le départ des activités. Après le remboursement  de ce crédit par le groupement. Mme Dénénodji a aussi reçu une paire de bœuf d’attelage pour son activité agricole, crédit en nature qu’elle s’efforce de rembourser seule. En effet, chaque membre dispose de fonds qui lui permettent de réaliser l’activité de son choix, les autres membres ont décidé de développer des petits commerces et n’utilisent pas les animaux. Rosalie explique qu’elle loue ses bœufs aux autres agriculteurs moyennant de petite rémunération fixées en fonction des superficies à mettre en valeur. Grace à ses bénéfices, elle s’est procuré un moulinet pressoir pour la production de la pâte d’arachide qu’elle loue aux autres femmes du camp moyennant de petites sommes. Elle explique qu’avec ses revenus, elle arrive à payer la scolarité de ses enfants et certains besoins de son ménage.

L’orientation des activités de la FLM Tchad vers le développement des moyens d’existence est nécessaire pour aider les bénéficiaires à être moins dépendants de l’assistance humanitaire. C’est cette stratégie que la FLM Tchad à Maro essaye de mettre en œuvre dans ces communautés.