Tchad : Soutient agricole pour la Durabilité
Animaux, charrues et campagne de vaccination
« Il était grand temps que la pluie arrive, » nous dit Genio Maidoum. Accompagné de ses 3 plus jeunes frères, l’adolescent de 16 ans laboure le champ familial au Camp de Dosseye, dans le Sud du Tchad. Ils disposent d’un hectare qu’ils cultivent pour compléter les rations de nourriture distribuées à la famille de 9 membres.
La famille de Genio est l’une des 7000 familles qui a reçu deux bœufs, un labour et un attelage de la FLM Tchad pour les aider à cultiver la terre qui leur a été temporairement allouée. La saison des pluies vient juste de commencer au Tchad et les réfugiés du camp de Dosseye ont commencé à ensemencer.
« Cela nous prendra deux jours pour labourer tout notre champ », nous dit Genio alors qu’il pousse le labour vert pendant que deux de ses petits frères dirigent les bœufs. Le troisième les suit avec un bol plein de graines. Tous les deux pas, il étend son bras et laisse l’une des graines tomber dans la terre fraichement retournée. « Les vaches ont peur des grosses personnes » ajoute Genio.
Récolte doublée
C’est le deuxième saison d’ensemencement qu’ils commencent avec un labour et des bêtes de somme, et Genio est plein d’éloges. « Avant, nous lancions quelques graines à même le sol. Maintenant on les enterre dans le sol, et notre récolte a presque doublé. L’année dernière c’est presque 18 sacs pleins de grains que nous avons récolté. Normalement, nous aurions eu un peu moins de 10 sacs.»
Depuis que la pluie a commencé il y a quelques jours, on voit partout les activités de labour et d’ensemencement dans cette région du Sud du Tchad. Pour la plupart des agriculteurs c’est la seconde année qu’ils travaillent avec, ce que l’on nomme techniquement, une unité de traction animale – deux têtes de bétail, un attelage et un labour pour retourner la terre. « Ce n’est pas seulement la récolte, c’est surtout le travail » nous dit Adina Rudovil, 28 ans.
« Avant, cela me prenait des semaines pour casser le sol. J’avais juste mes mains et une houe. Tous les soirs je revenais à la maison exténuée. Maintenant - je m’amuse. Deux jours et le travail est fait. » Il est accompagné de deux enfants qui dirigent les bœufs. « Ce sont les enfants des voisins » dit il. « Dès qu’ils voient quelqu’un qui travaille avec le labour, ils veulent venir jouer avec les vaches. »
A quelques kilomètres de là où il travaille la terre, le bétail est mené dans un grand corral. En même temps que la saison d’ensemencement, la FLM Tchad a commencé la première campagne de vaccination de l’année. Les vétérinaires et les assistants habillés de leurs vestes de laboratoire avec le logo de la FLM remplissent des seringues et administre les vaccins aux animaux sécurisés dans une cage étroite.
Protéger les enfants
« Nous vaccinons le bétail, les chèvres, les chiens et la volaille, » nous dit Jacques Allatchi Saralam, assistant aux projets du bétail. Ce sont presque quatre campagnes qui sont conduites chaque année. Alors que les chiens reçoivent 4 injections contre la rage, la FLM inocule le bétail deux fois par an pour les protéger contre les maladies courantes. « Cela coutait très cher, et nous devions parcourir de longues distances, » nous explique Alastra Jean Oscar. Depuis que la FLM a commencé ses campagnes, ce réfugié centrafricain n’a plus qu’une courte distance à parcourir pour vacciner la volaille, les chèvres et le bétail qu’il a accumulé depuis son arrivée en 2008.
C’est une précaution nécessaire, et pas seulement pour construire des sources d’alimentation supplémentaires et durables pour les réfugiés. Il y a environ 1,000 chiens à Gore. Les réfugiés utilisaient les animaux pour chasser et protéger leur bétail. « Les gens se font mordre, même les maîtres, et parfois les enfants aussi » nous dit Alice Titina. Elle a toujours besoin de ses chiens pour protéger ses chèvres des voleurs. « Mais maintenant, même si ils mordent, les gens ne tombent pas malade. C’est un soulagement. »